Mes 13 vérités sur le foot
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On ne battra pas mon record, mais on peut battre celui de Müller...
A côté de mes 13 buts, on oublie souvent le record de l'Allemand Gerd Müller : celui du plus grand nombre de buts marqués sur plusieurs coupes du monde. Pour Müller, en l'occurrence, c'est 14 buts: 10 en 1970 et 4 en 1974. Ronaldo n'est plus très loin avec ses 12 buts (4 buts en 1998 et 8 en 2002). Certes, s'il réussissait, il aurait eu besoin d'une coupe du monde de plus pour y arriver, mais le record serait quand même battu. C'est déjà ça... Gerd Müller passerait quoi qu'il arrive à la postérité comme l'un des attaquants les plus efficaces de l'histoire du football avec un total de 68 buts en 63 matchs !!
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Non, il n'était pas plus facile de marquer avant
J'ai joué tout le mondial 58 avec des chaussures qui n'étaient pas les miennes... L'état du ballon, la durée du voyage, l'amateurisme de l'encadrement rendaient les choses un peu plus compliquées qu'aujourd'hui. Le dernier grand buteur du mondial, Ronaldo, a marqué 8 buts en 2002 en jouant notamment face... au Costa Rica et à la Chine.
Et surtout, les arbitres protègent bien mieux les avants aujourd'hui qu'hier. Rappelons nous simplement de l'attentat de Schumacher sur Battiston en 1982... 0 sanction. Je le redis : 13 buts en coupe du monde, hier comme aujourd'hui, c'est énorme...
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Un grand buteur doit être un homme heureux.
Etre bien dans sa tête, libre d'esprit, en confiance, c'est ce qu'il faudra à Ronaldo s'il veut faire un grand mondial d'attaquant. Ne pas se marier avant la compétition, ni quitter sa fiancée, ne pas se remémorer sa saison ratée, oublier que c'est le dernier mondial de Zidane, ne pas trop penser à sa jambe ni à son embonpoint, ne pas calculer ni être obsédé par les records. Simplement... prendre du plaisir.
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On marque moins de buts parce qu'il y a moins d'attaquants
Combien d'équipes modernes, clubs ou sélections, alignent aujourd'hui plus de deux attaquants ? Aucune ou presque. Certaines jouent même sans aucun authentique avant-centre ... En 1958, nous jouions à 4 ou 5 attaquants. Nous voulions tous marquer, même les ailiers. Nous voulions marquer plus de buts que l'adversaire (et pas en encaisser moins...) Résultat : nous mettions en moyenne par match près du double de buts que les attaquants actuels. A quand un sélectionneur qui aura le courage de faire jouer 3 voire 4 joueurs à dimension offensive ?
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Non, on ne jouait pas au ralenti
Ce sont nos écrans de télévision ultramodernes qui donnent l'impression que le football actuel est plus rapide que le football d'antan. Il est plus physique, c'est vrai. Plus rugueux, plus exigeant, mais il n'est pas plus rapide. N'oublions pas qu'on courrait déjà le 100 mètres en 10 secondes dans les années 30... De plus, c'était notre objectif et notre technique : courir très vite, balle au pied, pour marquer ou pour se démarquer.
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Le niveau technique a baissé
Comme beaucoup de mes illustres collègues tels Di Stefano, Cruyff ou Kopa, je pense que le niveau technique a baissé dans le football moderne, que les valeurs se sont nivelées. Ce que les joueurs ont gagné en physique, en impact, en endurance, ils l'ont perdu en finesse et en créativité. C'est pour cela que l'amoureux du foot que je suis ne peut qu'aimer et soutenir le FC Barcelone tant ses joueurs arrivent à nous démontrer que, même aujourd'hui, on peut bien jouer au foot... et gagner face à des monstres tactiques et physiques.
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Seul le résultat compte
La France est devenue championne du monde en 1998 en marquant 15 buts en 7 matchs. La Grèce championne d'Europe en n'en marquant que 7 en 6 matchs... Le rôle des défenses a été prépondérant comme il l'est aussi de plus en plus en clubs. L'histoire ne retiendra qu'une chose : le résultat, le palmarès. Et pour tout le monde, Aimé Jacquet et Otto Rehhagel auront eu raison de faire ces choix tactiques. Quoi qu'il en soit, l'amateur de foot, amoureux du beau jeu, se permet de nuancer la chose. Si l'on devait classer les trois meilleures équipes championnes du monde de l'histoire, on parlerait sans doute du Brésil de 58 ou de 70, de l'Argentine de 78 ou de 86 ou même de l'Uruguay 30. Sûrement pas de la France 98...
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Fraîcheur contre talent.
Les exemples ne manquent pas ces dernières années pour démontrer l'importance de la fraîcheur sur le talent. Grèce 2004, Liverpool 2005... autant d'équipes qui ont su aller au bout parce qu'elles en avaient encore sous le pied au moment du grand rendez-vous. Le talent pur d'un Ronaldhino ou d'un Zidane a parfois tendance à nous faire oublier que le football est d'abord et avant tout un sport physique, viril, exigeant. Ma référence fraîcheur cette année ? La Manschaft... grâce à sa longue trève hivernale et à la jeunesse de ses joueurs.
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Un grand mondial, des grands joueurs... et de grands arbitres.
Face au bluff, aux simagrées, à la comédie, aux plongeons, aux soi disant " fautes intelligentes ", aux croques en jambe discrets et autres tirages de maillots invisibles, la présence d'un arbitre malin, autoritaire et rigoureux sur le terrain est déterminante pour assurer le spectacle le plus vivant et le plus intéressant possible et refroidir l'instinct théâtral de certains joueurs. Reviens Collina, le foot a besoin de toi !
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Le foot devrait toujours se jouer à 11 contre 11.
Le football n'est pas la corrida. On ne devrait pas pouvoir achever un adversaire amoindri, une équipe au sol, réduite à 10, 9 voire 8 joueurs. Pourquoi persister à ne pas vouloir que l'on remplace un joueur blessé même au-delà des trois changements réglementaires ? Pourquoi continuer à refuser qu'un joueur expulsé, même à raison, ne puisse céder sa place à l'un de ses partenaires (et qu'il soit sanctionné sur tapis vert en fonction de la gravité de sa faute) ?
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Mettre un peu de rugby dans le football.
Sur corners et sur coups francs, les surfaces de réparation se transforment de plus en plus fréquemment en zones de pugilat généralisé. L'arbitre s'abstient le plus souvent d'intervenir, car il devrait siffler dix penalties ou dix fautes en attaque. Face à ces comportements qui une fois encore vont à l'encontre de l'esprit du jeu et donc du but, je propose d'établir un couloir de séparation entre attaquants et défenseurs : les défenseurs sur leurs 6 mètres, les attaquants aux 11 mètres, avec interdiction de bouger avant que le ballon ne soit en jeu. Les attaquants adroits de la tête s'en donneraient à cœur joie. Et les gardiens de buts seraient un peu plus libres de leur mouvement.
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La vidéo est au service du jeu
Vérifier qu'un but est valable, qu'un penalty est mérité, qu'un hors jeu devait effectivement être sifflé, cela prendrait 30 secondes par action, soit 3 fois rien, pour un résultat déterminant : 99% des buts seraient justes.
Le 4ème arbitre pourrait se charger de ce rôle, grâce à un écran de contrôle et communiquer avec ses collègues via un système basique micro/ oreillettes qu'utilisent déjà largement les arbitres de rugby.
Le but du foot : des buts. Laisser l'action se terminer sur un hors-jeu limite, c'est la possibilité d'un but. Arrêter l'action, c'est prendre le risque de refuser un but valable, souvent beau d'ailleurs, produit de vitesse et de technique...
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Pourquoi continuer à handicaper les sélections africaines ?
En laissant la CAN se jouer la même année que la coupe du monde, on place les équipes africaines dans une situation difficile alors même qu'elles sont de plus en plus nombreuses à se qualifier pour la phase finale. Prenons le cas Drogba, titulaire dans l'un des plus grands clubs européens, engagé en premiership, en coupes et en ligue des champions, 100% investi sous les couleurs de la côté d'Ivoire cet hiver, dans quel état arrivera t-il en Allemagne le 9 juin ? Peut-on souhaiter qu'un avant-centre de cette valeur arrive carbonisé ? La solution existe pourtant et elle simplissime : disputer la CAN en années impaires : en 2009 par exemple juste avant le mondial africain de 2010...
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Bibliographie
Just Fontaine, Mes 13 vérités sur le foot (avec Jean-Pierre Bonenfant), éd. Eurosport Solar, 2006
Just Fontaine, Just 13 !, coll. Témoin de l'Universel, éd. Elytis, 2006
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